« Mais de quoi parlez-vous Laurent ? Une crise en Suisse ?  » me lance le principal actionnaire d’une grande entreprise. Je me vois me débattre, comme si je devais justifier une position irréaliste. Rapidement je sors de ce vieux réflexe de peur qui consiste à argumenter alors que la situation ne l’exige pas. Il est impressionnant le monsieur et j’en ai peur. Son aplomb et sa certitude que le monde est ainsi me mettent la pression alors que je ne travaille pas pour lui :) Que m’arrive-t-il ? Par une simple attitude de déni, il me déstabilise, me communique « un flou » qui me rend anxieux et dont il semble maîtriser les codes pour régner. Cet homme plutôt charismatique rempli l’espace : lui, il sait ce qui est juste. Aucun échange n’est possible, il ne posera aucune question et ne remarqua même pas mon départ.

J’ai juste tenté, avec bienveillance et sans jugement, de lui parler de l’incertitude des emplois, du stress des citoyens, du changement de paradigme et de l’ère 4.0

Plusieurs fois, toujours avec correction, des personnes ont réagi à mes propos. Je me souviens de l’une de mes conférences publiques où un homme d’une cinquantaine d’années prend la parole : « mais que racontez-vous ? On a tous du job, voilà que je travaille dans une ONG depuis 20 ans, rien n’a bougé ». Mon histoire de CEO éjecté ne le touche pas, ce que je peux comprendre, mais tous les autres personnes à qui cela arrive, que deviennent-elles ? Bon ok, ma descente aux enfers est certainement ma responsabilité, du moins une co-responsabilité à assumer, et puis mon histoire, c’est maintenant du réchauffé. En 2010, c’était un accident dans l’économie de l’époque, une anecdote.

Mais depuis, nous rencontrons de plus en plus de cadres supérieurs et de middle-managers qui vivent leur Game Over. Cette injustice me fait mal, bad trip.

Régulièrement des personnes me contactent et me racontent leur changement soudain de statut social, d’environnement professionnel parfois personnel. Mon réseau relationnel étant maintenant riche de milliers de personnes, d’autres encore en place dans des bulles de « bonheur » stables ne comprennent pas, ne voient pas le danger si il y a danger. Dans la même journée, il m’arrive de rencontrer les deux populations. Pas plus loin qu’hier, une dame super sympa m’explique que son mari et elle-même, tous les deux cadres à Genève, ne rencontrent aucune difficulté hors un léger ressenti de lassitude du à la routine, alors que dans la même journée un homme de 44 ans, licencié soudainement après 20 ans de société financière, s’interroge quel avenir peut-il avoir maintenant que le chômage est fini, qu’il a consommé tous ses économies sans avoir trouvé le moindre travail. Nous ne connaissons pas vraiment la proportion des personnes sécurisées professionnelles et les « bannis ».

Visiblement, tout va bien pour la majorité et on s’en réjouit. Mais ne vivons-nous pas une hémorragie silencieuse ?

A mes yeux, la réalité est qu’un ancien système économique, social et politique se meure. Certains ne sont pas touchés, d’autres plus lucides s’accrochent à leurs privilèges et deviennent très agressifs (peur) puis d’autres moins chanceux sont sidérés de la violence de l’exclusion. Tout cela est tellement dilué dans notre société que nous ressentons de plus en plus les effets : incertitude, stress, pression, toxicité des attitudes négatives.

On va de plus en plus vite sans savoir où l’on va !

Restons optimistes. Tout est changement et demain de nouvelles méthodes, métiers et organisations vont naître. Nous constatons déjà de nombreuses initiatives, conscientisées, pour accoucher d’une nouvelle version du Monde.

Personnellement, j’ai inventé ce qui me manquait et découvert comment s’affranchir des peurs, voire de (l’ancien) système. Je vais maintenant vous livrer mes trucs et astuces :

  1. Accepter et intégrer que dans tout changement il existe une renaissance. Rien n’est figé, la vie est éphémère et nous envoie des signaux d’espoir en permanence, reste à les voir. Autrement dit, regardons devant nous et inventons notre nouvelle vie.
  2. Sortir de sa position naturelle de victime (bien légitime) et chercher le positif même dans le négatif, transformons le fumier en engrais :) Relativiser, prendre de la hauteur permet de modifier son angle de perception et (re)voir les opportunités.
  3. Ne pas attendre des institutions et de qui que ce soit : nous sommes nos propres refuges et la solution est en nous, pas en dehors. Il est temps de prioriser son hygiène de vie (sport, alimentation, repos) et d’afficher ses valeurs (éthique, respect, gratitude, etc.).
  4. Bouger, bouger et encore bouger. Le mouvement c’est la vie. Rester passif, se plaindre et attendre est à proscrire. Pour intéresser, il faut s’intéresser et pour cela, il faut rencontrer des personnes et faire l’effort de sortir de sa zone de confort.
  5. Positiver ! Les attitudes sont contagieuses, donc pour positiver, il faut fréquenter des gens positifs. Surtout s’éloigner de tout ce qui est négatif (informations, attitudes de certains, situations). Ne pas hésiter à changer d’air, à vivre de nouvelles amitiés.
  6. Créer son avenir et pourquoi pas fonder sa propre entreprise ?
  7. Rêver et transformer ses rêves en objectifs : et si on partait faire le tour du Monde ?
  8. Et plein d’autres choses encore que je vous communique bien volontiers.

En 2013, j’ai fondé le Booster Club, le club de l’Attitude Positive (sortir de l’isolement, rencontrer des personnes positives), si cela vous intéresse, rejoignez-nous. Je l’ai inventé pour me protéger, tel un filtre d’authenticité, de la toxicité des attitudes négatives que je subissais … dont la mienne. Peut-être nous croiserons-nous lors de l’une de ses soirées ?

Laurent Cordaillat