On aurait pu croire que rien ne peut les terrasser. Eternels gardiens des espaces vierges, leur certitude que l’immuable désert blanc les protège est gravé dans leur ADN. Depuis des siècles, des générations de boeufs musqués se sont blotties face au blizzard et ont fait face aux ours polaires, protégées par le groupe. Ils ont même survécu à l’homme, il est vrai plutôt rare dans ces contrées glaciales. Et puis voilà qu’un changement perturbe leur quotidien, modifie leurs repères et remet en question leur rituel de survie : il fait plus chaud. D’immenses icebergs fondent et génèrent des tsunamis de glace. C’est ainsi que nous avons compris ce qui avait tué les 52 boeufs musqués, retrouvés morts broyés par les glaces.

Comment des animaux robustes, sociaux et organisés sont-il si vulnérables face au changement ? Surpris par la cruauté du « soudain », ils n’ont rien pu faire.

Nous pouvons retirer plusieurs enseignements de la disparition de ce clan. Si nous comparons nos vies qui ne sont pas si éloignées, nous comprenons que nous aussi « mammifères sociaux » avons besoin du groupe pour survivre et de structures sociales pour se rassurer. Nous aussi nous n’imaginons pas que notre environnement puisse soudainement se modifier, voire disparaître. Encore plus exposés que ces animaux, notre instinct de survie ne répond pas assez vite face aux changements quotidiens que nous rencontrons. Bien souvent nous avons tendance à rester sur place.

Notre résistance au changement serait-elle donc un danger et non pas la garantie d’une sécurité sans faille ? Ne rien faire a donc une conséquence ?

Si nous ne voulons pas disparaître à notre tour, nous devons nous organiser et accepter le changement individuellement, ce qui motivera le groupe à réagir. Les attitudes sont contagieuses et la négativité nous rend égoïste et aveugle. Il est temps de nous prendre en main et de rester en mouvement pour ne pas rester exposé. Le seul combustible que nous disposons est notre Attitude Positive. C’est elle qui nous fait réussir ou apprendre. Elle donne la force au groupe et booste la conscience et l’espoir.

Laurent Cordaillat