S’inspirer du beau pour fuir le moche …

On voulait aller vite cette-fois-ci, dévaler des kilomètres de pistes, s’échapper en randonnée à ski et ecommencer, le soir une fondue. Mon client avait 3 jours devant lui et m’a demandé de lui organiser un séjour de rêve, avec du « sens » bien sûr, pas uniquement un accompagnement sportif. Son besoin est clair : se rassurer qu’il fait tout juste, me dit-il.

Homme d’affaires sous pression, une bonne cinquantaine, en pleine forme, il se sentait pourtant vide à l’intérieur, et s’inquiétait de ressentir soudainement que son statut social, sa réussite professionnelle et financière ne le comblait plus. Et si tout cela était une illusion ?

Notre première rencontre n’a pas été cool. Alors qu’il m’a contacté par l’intermédiaire de l’une de ses relations, il a commencé par m’agresser oralement « Vous cherchez des disciples » m’a-t-il envoyé en pleine figure, alors que je ne lui ai encore rien dit.

J’ai répondu que je ne suis pas un Guru, ni un coach d’ailleurs et que ce que j’aime est de transmettre les clés pour se sentir libre, justement l’inverse de son propos, que chacun(e) soit son propre Maître.

C’est tout, rien de plus. Il m’avoue être jaloux de moi, de ma richesse d’expériences de toute une vie de voyages, alors que lui s’est « contenté » à faire fortune ! Bon là, il y a du travail pour qu’il se sente bien, ai-je pensé au fond de moi.

Rapidement, je lui propose de se faire plaisir. Il s’agit de stopper cette crise d’égo qu’il se fait à lui-même.

Je comprends que de parler ne sert à rien, il n’écoute que lui-même à ce stade. Allons-nous oxygéner, le temps n’est pas compressible lorsque la tête est pleine et le coeur vide. Je suis étonné qu’il accepte de me suivre, avec notre Guide qui fait la trace.

Mon idée est de l’aider à respirer, de transformer sa pression psychique pour ne pas dire la pollution, en fatigue physique. Et cela a marché ! Le soir, il nous rejoint pour dîner et se montre adorable. La météo est top, 3 jours de beaux. Je lui fait remarqué la chance exceptionnelle que nous avons : déjà, nous sommes vivants et en bonne santé, le luxe de skier en Suisse et surtout de pouvoir recharger ses batteries avec tant de « beauté ».

Ce programme lui a permis de saisir la réalité de sa condition. Les frustrations nous indiquent que le hangement est nécessaire, ce sont des signaux forts. En revanche, lorsqu’elles sont trop fortes, la lucidité manque et on ne voit plus rien.

Plusieurs fois, je lui demande si il est heureux d’être là, devant tant de beauté. C’est alors, rempli par l’émotion de réaliser que tout va bien, qu’il s’exclame « Que c’est bon de s’inspirer du beau pour fuir le moche ».

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