Lorsque j’ai tout essayé et que cela ne marche pas, la peur s’installe. Au moins j’ai tout essayé me dis-je, comme pour me rassurer que rien n’est grave. Oui mais voilà, la question « comment vais-je faire ? » me hante en boucle. Puis soudainement un sentiment d’air frais vient souffler sur ma vie. Une forme de lâcher prise, un fusible cérébral en quelque sorte, protecteur, sans faille, vient s’assoir prêt de moi, tel un vieil ami sur un banc.
Une voix intérieure, calme, presque familière, confiante et bienveillante me demande de croire en la providence. Il suffit de l’appeler pour relancer un nouveau cycle.
C’est comme si la peur générée par mon égo, celle de disparaître, pourtant si solide, venait se faire balayer d’un revers de main. Sans effort, la confiance en la vie, une forme de conscience lucide et pragmatique s’exprime : – le temps n’est pas mon ennemi, bien au contraire, il crée en permanence d’infinies opportunités.
Chaque jour n’est pas un de moins mais un de plus à vivre !
Ce ressenti de bien-être est une pluie d’été lorsque l’on étouffe sous la chaleur. Il nettoie les angoisses et les pensées noires de fin du monde, de catastrophisme. Je lui ai donné un nom, une étiquette : et alors ? Il m’étonne à chaque visite, par sa capacité à alléger le fardeau du non-espoir qui s’installe bien légitimement, lorsque plus aucunes solutions ne fonctionnent… selon « moi ». Car tout le problème est là : l’interprétation excessive des situations par notre égo génère affolement, perte de vision et tout un tas de réactions négatives en chaîne. Bien sur ce que nous vivons dans l’impasse est réel, il faut agir pour en sortir, mais pourquoi faudrait-il y rajouter un stress inutile ? Nous le sommes déjà assez, non ? Heureusement et alors ? ne nous laisse jamais tomber.
Il est l’espoir porté par notre conscience, notre lucidité et notre sens pratique.
Je suis convaincu que nous avons tous en nous notre et alors ? Il nous parle sans cesse. Il suffit de se poser et de l’écouter, tout simplement, nous souffler de nouvelles solutions. Mais pour le percevoir, le sentir, l’entendre lui et son humour, il faut taire notre égo si bruyant.
L’effort en vaut la peine, les solutions attendent sagement derrière ce « rideau ».
Laurent Cordaillat