Nos entreprises nous nourrissent : comme l’Amazonie pour la terre, elles sont vitales à notre société.
Prenons soin de nos entreprises. Elles sont le refuge des citoyens. Elles nous donnent de quoi nourrir nos familles. Ne nous trompons-nous pas lorsque nous parlons de perte de l’emploi ? Ne serait-ce pas plus efficace et plus juste de parler de perte de l’entreprise ?
Des changements profonds sont nécessaires pour faire face aux mouvements du monde : nous devons nous remettre en question et nous adapter.
Il m’arrive de rencontrer des personnes qui n’ont aucun problème d’emploi et je m’en réjouis. En Suisse, nous n’avons pas un chômage comparable à nos voisins et même si c’est plus difficile qu’auparavant, nous retrouvons globalement du travail.
Les conditions ne sont pas toujours les meilleures mais pas besoin de s’en faire.
Un ami de 45 qui vient de perdre sa place de CFO après que sa femme perde le sien de Account Manager d’un grand groupe, me lance : – le chômage n’est pas une maladie ! J’ai 2 ans pour enfin me poser et vivre mon introspection ! J’ai peur pour lui ! Quand j’en parle autour de moi, la réaction semble plus cool. Ce que je prends pour du déni très dangereux semble être une illusion exagérée que je m’inflige.
Je vais me calmer, tout va bien même si on dérive
Pourtant très optimiste, je me demande comment vont s’en sortir tous ces gens qui divorcent à tour de bras après avoir perdu leur job. L’indifférence de tous pour tous me touche. Bon, il est temps d’examiner l’entreprise plutôt que l’emploi. J’ai compris que c’est à la source et non pas à la conséquence que nous devons agir si on veut vraiment aider ses semblables.
Incroyable double son de cloche : certains s’agacent que l’on parle de crise et d’autres sont sous antidépresseurs, morts de peurs pour leur avenir professionnel. Que se passe-t-il vraiment ?
Pour la plupart des entreprises, tout va très bien, tout est stable ? En revanche certaines PMEs souffrent de manque de cash, de conflits internes et de manque de ventes ; et puis les grands groupes délocalisent non ? Oui, bien sur, pas tous…
Lorsque l’on regarde l’Amazonie brûler, on peut se dire : – bon, il en reste encore beaucoup et puis cela repousse. Ou encore, c’est terriblement triste et il faut agir, changer, modifier nos méthodes, nos approches obsolètes, s’améliorer.
L’Amazonie qui brûle, le plastique qui pollue nos océans, le climat qui change, en fait c’est comme les emplois qui disparaissent, c’est une question de proportion et surtout d’intérêt personnel : – cela ne me concerne pas directement donc cela n’existe pas. Je suis convaincu que la nature nous parle, elle nous envoi un message profond et mystique : – arrêtez de penser qu’à-vous-mêmes ! L’entreprise est notre patrimoine, la responsabilité de chacun, la richesse de tous les acteurs sociaux et comme la nature, si on ne la respecte pas, elle va disparaître, après s’être « vengée » de notre passivité.
C’est ce manque de lucidité, de compassion pour le voisin qui est banni, qui va nous coûter très cher à tous si on ne s’améliore pas rapidement.
Je préconise un antidote à notre portée, gratuit : s’intéresser à l’autre, se responsabiliser, ne plus afficher des attitudes de résiliation, d’agressivité ou de fuite, toutes l’expression de la peur. Il suffit d’écouter et de chercher des solutions, d’entamer un élan de solidarité. En clair, l’égoïsme et l’absence de générosité nous sèchent. Et si on commencer à communiquer ?
500 amis sur Facebook et personne pour m’aider à déménager !
Personnellement, j’ai enterré deux femmes dans ma relative jeune vie (56 ans), j’ai connu la maladie et la faillite. Je ne revendique rien, chacun ses misères Pendant ces moments de vie terriblement tristes, j’ai compris que seules l’attitude positive et la compassion sont nos amis ; les « autres amis » ayant rapidement fuis, apeurés de la contamination possible de la détresse. Mais j’ai surtout compris que nous avons toujours le choix de planter un arbre.
Aujourd’hui je considère mes entreprises telles une forêt que je soigne pour en vivre, pour me réfugier parfois avec mes amis, aussi comme une ressource nourricière pour ma famille et mes descendants, encore inconscients de mon intention.
Svp, les amis, « plantez des arbres » dans votre vie, entreprenez ce qui est bon pour vous, avec force, courage et constance et votre liberté même lointaine est assurée.
Laurent Cordaillat